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30 mai 2007

Des cartes européennes pour le don d’organes

organesLa Commission européenne veut mener une politique unifiée afin d’encourager le don d’organes dans les pays européens. Selon un sondage Eurobaromètre publié mercredi, 56% des européens seraient favorables à la donation d’organes, mais seulement 41% en auraient discuté avec leur famille et seulement un petit 12% aurait une carte de donneur. Le cœur du problème ne se serait donc pas d’ordre psychologique mais administratif. La grande pénurie de don est à l’origine, en Europe en moyenne, chaque jour, de la mort de dix personnes. Si en 2005 environs 26'000 personnes ont bénéficié d’une transplantation, 56'000 en attendaient toujours une.
         
En suisse, une nouvelle loi chargée d’uniformiser les pratiques de transplantation dans les différents cantons entrera en vigueur le 1er juillet. Cependant, selon les spécialistes, ceci n’affectera guère les pratiques de don d’organes. La suisse, avec des différences importantes au niveaux des régions, ne compte que 12 donneurs pour un million d’habitants contre les 36 donneurs de l’Espagne, pays qui est particulièrement bien placée de ce point de vue. Afin d’assister à une véritable évolution, il faudrait, en plus d’une sensibilisation citoyenne, une volonté politique claire. Pas exemple, les autorités espagnoles obligent les médecins des soins intensifs à identifier les donneurs potentiels et à aborder le sujet avec la famille. L’exemple de la France est aussi significatif, car les donneurs peuvent inscrire leur volonté sur leur permis de conduire, afin de faciliter les procédures en cas d’accident grave.   

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30 mai 2007

Rome : première reconstruction vaginale par des cellules souches

cellulesL’hôpital Policlinico Umberto I de Rome a réalisé pour la première fois au monde une reconstruction du tissu du vagin par des cellules souches. L’intervention a été faite sur deux patientes affectées par le syndrome de Mayer-Von Rokitansky-Kuster Hauser, une pathologie qui atteint le développement des organes génitaux par une malformation ou une absence complète des organes. Le tissu de la muqueuse vaginale a été reconstruit in vitro à partir de cellules souches prélevées sur les patientes mêmes. Ce tissu a ensuite été implanté chez les patientes qui pourront ainsi avoir une vie sexuelle normale. La première intervention de ce type a été effectuée en mais 2006 tandis que la deuxième pas plus tôt que hier. Les scientifiques ont cependant préféré attendre la confirmation de ce succès avant de publier la nouvelle.

Entant donné les intenses débats éthiques au sujet des recherches sur les cellules souches d’embryons humains, il est rassurant de constater que la biomédecine et la technologie qui l’accompagne puissent aller de l’avant, voir être à l’avant-garde, même dans un pays où les recherche sur des cellules souches embryonnaires sont encore aujourd’hui interdites.

27 mai 2007

La suisse interdit l'avortement sélectif

cellules_souchesDepuis les années 1990, la constitution suisse impose au couple d’attendre le 4ème mois de grossesse avant de connaître le sexe du futur enfant, ceci afin d'interdire un avortement en fonction du sexe de l’enfant. Aux Etats-Unis et en Grand-Bretagne, la société DNA Worldwide commercialise désormais un test génétique à faire soi même capable de déterminer le sexe de l’enfant dès la sixième semaine. Le fabricant britannique assure que le résultat est fiable au 98%.
    Bien que ce genre de test soit toujours interdit en Suisse et en France, le produit est désormais disponible sur internet, et avec un click de souris, on a la réponse souhaitée en quelques jours pour quelques centaines d’euros.
    Cette nouvelle possibilié relance le débat sur l’adéquation de lois nationales dans un monde globalisé à plusieurs niveaux. Comment redonner un réel pouvoir au législateurs quant des problématiques qui dépassent largement les frontières ? Il s’agit d’un problème, comme on l’a vu (cf. Cellules souches : réglementation des pays de l’UE) qui est tout à fait actuel en matière de réglementation en biomédecine.

23 mai 2007

La nature nous fait du bien

swiss_4Tous les spécialistes, médecins, psychologues, sociologues, s’emploient à trouver la formule magique de la santé. Il s’agit d’un équilibre nous dit-on, dans l’alimentation comme dans le style de vie. Il faut varier les aliments en prenant soin de ne pas abuser ni de sucre, ni de graisses, ni de viande...la liste est longue. Tout le monde sait qu'il n'est pas question d'être sain sans un minimum d'activité sportive, mais l'exercice doit être régulier et il vaut mieux éviter les excès de zèle qui peuvent être coupables du pire..
      Le soleil aussi a des vertus bénéfiques tant psychologiques que physiques : il nous amène un peu de lumière dans les moment sombres de notre vie, et il nous aide aussi à fixer la vitamine D.  L’astre qui est au centre de nos orbites a été pendant des siècles le bon ami des paysans et l’ennemi juré des aristocratiques qui ont toujours bien pris garde de se protéger contre ses rayons « souilleurs ». De nos jours, la mode s’est renversée car pour être « in » il faut être bronzé, du moins l’été. Et faute de temps ou de moyens, de nombreux solariums sont à notre disposition pour nous donner un air exotique de vacancier fraîchement rentrés de milles et unes aventures estivales. Mais attention, trop de soleil peut causer un cancer de la peau !
       La santé, cet état si fragile et presque utopique, se situe à la croisée d’une multitude de chemins que nous traversons tous les jours. Que faire face à ce labyrinthe, comment se repérer ? Une étude de l’Université de Berne mandaté par
la Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du paysage (FP) et l'Association des médecins en faveur de l'environnement, révèle des résultats qui vont ajouter une variable à l’équation de la santé : la nature !
Cette étude conclue que la nature et les beaux paysages ont un effet positif sur la santé physique et psychologique des individus et qu’un environnement vert accentuerait la capacité de concentration des enfants. Difficile de dire que cette révélation soit véritablement surprenante, étant donné que la pratique d’aller se ressourcer dans un chalet à la montagne de date pas de hier, surtout en Suisse.  Mais du moins, ces résultats scientifiques auront le mérite de favoriser la prise en charge de l’aménagement du territoire et des parcs naturels par les autorités compétentes. Mais ne soyons pas trop surpris si, dans quelques années, une étude universitaire viendra démontrer que « trop de nature nuit à la santé »…

17 mai 2007

UK : feu vert aux embryons hybrides humain-animal

hybridEtant donné la pression du milieu scientifique face à la pénurie d’embryons surnuméraire disponibles pour la recherche sur les cellules souches, après des mois de polémiques le gouvernement a levé son interdiction relative à la production en laboratoire d’embryons hybrides issus du patrimoine génétique humain et animal. Un nouveau projet de loi est donc lancé qui ouvre la voie à de nouvelles recherches pour des  maladies dégénératives graves comme des affections neuro-motrices, le Parkinson et l’Alzheimerv. Le HFEA (Human Fertilisation and Embryology Authority) se penche actuellement sur les questions éthiques soulevées par la question et devra rendre son rapport d’ici septembre.
          La Grande-Bretagne est connue pour être un des pays de l’Union Européenne les plus libéraux en matière de recherche en biomédecine mais elle sera le premier pays au monde a décréter une loi réglementant la production et la recherche sur des embryons hybrides. Bien sûr, ce genre de recherches ont actuellement déjà lieu aux USA et en Chine, des pays où la loi ne se prononce pas sur ce délicat sujet.
Les scientifiques pourront produire des embryons hybrides de trois types seulement, tous composés  99% d’ADN humain : soit des cellules animales sont injectée dans un embryon humain (ce qui donnera lieu à une « chimère »), soit de l’ADN animal est injecté dans l’embryon humain (ce qui donnera lieu à un embryon « transgénique »), soit enfin  on transfère des cellules humaines dans un ovule animal fécondé duquel on aura enlevé presque tout l’ADN. En revanche, dans aucun le gouvernement autorisera le vrai embryon hybride, résultant de la fécondation d’un ovule humain avec du sperme animal ou vice versa.
            Les scientifiques seront soumis à une réglementation très stricte : chaque projet devra faire l’objet d’une demande d’autorisation préalable, et les recherches sur les cellules souches issues des embryons-chimères devront impérativement viser le développement de traitements pour des pathologies très graves. Une restriction très importante est en outre celle que interdit toute recherche au-delà du 14 jour de développement de l’embryon.   
            Les premiers projets de recherche dans le cadre de cette loi, pourront démarrer déjà en septembre prochain.

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16 mai 2007

Notre corps en 3D pour tester des opérations chirurgicales

3_D_anatomical_humanLes nouvelles possibilités offertes par l’imagerie numérique donnent des résultats spectaculaires au cinéma où nous sommes habitués à des images de synthèse qui ne cessent de devenir de plus en plus performantes. Mais les cinéastes ne sont pas les seules à se servir de cette technologie. Les scientifiques ont lancé un vaste projet de recherche, le 3D Anatominal Human visant la reconstruction virtuelle et automatisée d’un modèle dynamique et personnalisé des futurs patients.
          Le 3D Anatominal Human, l’enfant légitime de la radiographie et de l’imagerie numérique, est un projet scientifique ambitieux dans lequel l’Europe à décidé d’investir 3.1 millions d’euros. Des chercheurs des meilleurs centres de recherches européens, dont l’EPFL, L’University College de Londres et l’Institut national français de recherche en informatique et en automatique (INRIA)
participeront au projet. Mais ce sera le Miralab de l’Université de Genève à diriger le projet, ceci à été annoncé hier par la directrice du laboratoire genevois de réalité virtuelle (Miralab), Nadia Magnenat-Thalmann . Nous sommes ravis de constater que l’Europe culturelle et scientifique, contrairement à l’Europe monétaire et politique, compte parmi ses membres notre petite Confédération ! Tout le monde connaît l’importance des révolutions culturelles,il suffit de penser à Galilée ou à Newton… Le projet 3D Anatomical Human compte révolutionner la médecine en mettant à disposition des chirurgiens un outil qui leur permettra de tester leurs interventions sur des patients virtuels avant de les réaliser. Cependant, la technologie n’est pas encore en mesure de restituer toute la complexité du réel, raison pour laquelle le projet 3D Anatomical Human le ne tiendra pas compte de la stabilisation neuromusculaire des articulations du corps humain. Cependant, cette technologie devra néanmoins permettre de comprendre, comme l’orthopédiste Eric Stindel l’a souligné, des phénomènes aujourd’hui inaccessibles à l’imagerie, comme par exemple des altérations de la statique.
           Comme l’industrie du divertissement ne tarde jamais à se réapproprier les technologies les plus à l’avant-garde, faut-il imaginer que, dans quelques années, l’héros de notre jeu vidéos sera notre clone virtuel, rendu possible par une capture IRM ?

16 mai 2007

Grippe aviaire: une pandémie approche?

masqueCela fait des semaines qu’on ne parle plus de grippe aviaire, et voici que l’Office Fédérale de la Santé Publique (OFSP) estime que le risque de pandémie est toujours d’actualité, c’est pourquoi il demande à la population suisse de constituer une réserve de cinquante masques d'hygiène par personne. Des polémiques ont aussitôt été lancées quant à la qualité et à la véritable efficacité de ces masques bon marché (10.- fr. pour 50 masques) contre le virus H5N1. Le directeur de l’OFSP Thomas Zeltner a expliqué qu’il ne s’agit pas de semer la panique mais bien au contraire de communiquer les mesures à prendre afin d’éviter une escalade de la panique en cas de pandémie. Les masques seraient destinés uniquement aux adultes alors que les enfants resteraient à la maison. Pour limiter la contagion l’OFSP reccomande d’éviter les contacts physiques interhumains, de garder une distance d’1 m au moins de son interlocuteur et de ne pas oublier de se laver souvent les mains avec du savon.
 
Par cette communication de presse l’OFSP lance une foudre à ciel serein, ou presque. En effet, cela faisait plusieurs semaines que l’on ne parlait plus de grippe aviaire dans les médias suisses. Le virus H5N1 n’a cependant pas cessé de se répandre, surtout dans les pays pauvres et il refait surface même dans les pays qui l’avaient combattu avec succès. Jusqu’à présent, 170 personnes ont succombé à la grippe aviaire sur 290 contaminés : le H5N1 est un virus particulièrement virulent qui ne diminue de 1 sur 2 les chances de survie des personnes contaminés. D’après les experts, une pandémie de grippe aviaire pourrait prendre l’ampleur de la grippe espagnole de 1918. Même la Suisse, le pays de la prolifération des assurances et des comptes épargnes, n’ échappe pas à cette nouvelle menace. Ainsi, à côté du Merfen et des sparadraps, nous compterons une bonne poignée de masque dans notre boite de premier secours…
      Bush et Sarko avaient bien raison ! La sécurité est LE problème à l’ordre du jour dans tous les pays du monde: nous sommes constamment menacés, de l'extérieur comme de l'intérieur, par les terroristes islamiques comme par le microscopique mais redoutable virus H5N1.
 

15 mai 2007

Ukraine : des injections « à l’embryon » pour effacer les rides?

nouveau_n_Une enquête du Corriere della Sera du 14 mai vient consolider des rumeurs inquiétantes concernant le trafic d’être humains qui aurait lieu en Ukraine depuis quelques années.
 Des transplantations cellulaires, des annonces des médicaments « biologiques » sensés revitaliser vieux et malades, des traitements anti-âge « aux cellules souches » seraient reliés à la mystérieuse disparitions de nombreux nouveaux-nés des salles d’accouchement de l’ancienne République soviétique. Le Conseil Européen s’interroge sur la disparition de 200 bébés alors que les associations ukrainiennes pour les droits de l’homme réclament des explications pour la disparitions de 3'000 nouveau-nés chaque année ! Les tentatives d’enquête sur le dossier s’enchaînent depuis 5 ans, sans succès. Les deux médecins qui ont reporté les abus ont demandé asile politique en Irlande par crainte pour leur vie. Les deux témoins clé d’un rapport de la Procure général de Kiev sur le sujet seraient décédés « à l’improviste » en raison d’un arrêt cardiaque. Le magistrat a donc demandé l’intervention des Services secrets. Seul conséquence : le cas lui a été enlevé. Malgré les ordres des sommets du système judiciaire d’archiver le cas, Tatiana Zakharova, une militantes des droits de l’homme de Kharkov, a réussi à obtenir le droit de déterrer une tombe qui était sensée contenir, d’après les rapports des hôpitaux, 28 avortements alors qu’elle contenait 30 cadavre de bébés tous sectionnés et sans organes, alors que le rapport de la morgue ne mentionnait aucune ablation.
 Les déclarations du premier ministre ukrainien Viktor Yanukovich lors d’une séance du Comité des affaires étrangères à Bruxelles il y a quelques semaines confirment l’existence d’un trafic d’embryons en Ukraine. En réponse à une question sur le sujet, le premier ministre a répliqué: «Merci d’avoir soulevé le douloureux problème du commerce des embryons. J’espère que vous soyez d’accord qu’il ne s’agit pas seulement d’arrêter ceux qui les vendent mais aussi ceux qui les achètent. Malheureusement des lois insuffisantes permettent, aujourd’hui, que ce trafic existe.(…) ». Si la loi de la demande nourrit ce trafic, il est également vrai que des lois défaillantes ou inexistantes ne l’interdisent pas formellement.
 Alors que les commissions d’éthique des pays occidentaux réfléchissent à la légitimité de mener des recherches sur des embryons surnuméraires âgés de 7 jours, dans les pays défavorisés on assiste au développement d’un trafic de nouveaux-nés pour satisfaire la demande des riches des pays riches qui veulent vivre le plus jeunes, le plus longtemps, le plus sainement possible, et ceci à n’importe quel prix, économique du moins. Le véritable prix de ces «panacées miracles » est la souffrance humaine qui se cache derrière cette nouvelle « médecine ». Un univers sombre et flou pour la plupart parmi nous qui nourrit le terrain d’ignorance propice à la paix de notre bonne conscience.

14 mai 2007

France : L’Inserm recrute des candidats à la castration chimique

enfantL’institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) a lancé un appel aux délinquants sexuels récidivistes afin de tester deux nouveaux médicaments inhibitrices des pulsions sexuelles. Il s’agit de comparer les effets de deux molécules, l’acétate de cyprotérone et la leuproréline dans l’optique de pouvoir mettre sur le marché un médicament destiné à freiner les pulsions criminelles des pédophiles. Et voilà que le débat sur la castration chimique des délinquants sexuels est relancé en France.
Déjà en septembre 2005 Nicolas Sarkosy avait préconisé que l’on recourt à la castration chimique des délinquants sexuels récidivistes : « Je demande qu'il n'y ait pas de libération provisoire pour un délinquant sexuel qui n'accepte pas de suivre un traitement chimique ». Provoquer une baisse du désir sexuel par une réduction de la sécrétion de testostérone, est-ce véritablement la solution miracle pour éradiquer les crimes sexuels ? Et si ceci était du moins partiellement le cas, est-ce une raison suffisante pour imposer d’office ce type de « traitement » aux criminels récidivistes ? C’est en tout cas l’avis du futur président qui avait fait remarquer que « Si l'on attend de ces individus qu'ils soient volontaires pour se soigner, on peut attendre longtemps ». Si les pays du Sud, et notamment l’Italie, sont opposés à la systématisation de ce genre de pratiques irrespectueuses de la liberté de l'individu, les Anglo-Saxons et des Scandinaves y sont beaucoup plus favorables : les Danois ont expérimenté sur une cinquantaine de délinquants, depuis 1989 déjà, des anti-androgènes. Le succès de ce projet serait exemplaire.
Mais enfin ? Est-ce véritablement un sujet de polémique ? Les délinquants en proie à leur irréfrénable libido se seraient-ils souciés de la liberté de leurs victimes ? La tentation de tomber dans une morale de l’ « œil pour œil, dent pour dent » nous guette tous, bien sûr…Cependant, il est vrai qu’il n’y pas délit sexuel sans que la liberté de la victime soit violée. Alors, si le prix à payer pour éviter la récidive est la frustration du désir d’un délinquant, pourquoi autant de scrupules ? Bien sûr l’humanité qui caractérise l’essence humaine du pire des délinquants nous intime à acte de fois en sa capacité morale à se dépasser…Mais que deviennent les beaux principes moraux face à une réalité souvent beaucoup moins belle ?

 

2 mai 2007

Le DPN : progrès scientifique ou tentation d’eugénisme ?

echographieDans les pays industrialisés le dépistage prénatal (DPN) est possible depuis les années ’70 et pendant les dernière décennies, comme dans tous les domaines scientifiques, ses techniques n'ont cessé de s’affiner. Le DPN consiste à effectuer des examens médicaux in utero chez l’embryon ou le fœtus dans le but de détecter une affection grave (anomalies morphologiques ou maladies génétiques) ou une prédisposition de l'embryon à en développer une dans le futur, afin de permettre aux parents de recourir à l’interruption médicale de grossesse (IMG). Le rôle même de la médecine s’est ainsi profondément transformé, car elle n’a désormais plus uniquement le rôle de soigner mais également, et surtout diront certains, celui de prévenir la maladie. Cette logique ne fait que s’accentuer avec les progrès de la science et une société qui vise l’efficacité et le sommet de la performance dans tous les domaines, y compris celui de la santé.
        En France par exemple, 97% des cas de trisomie révélée mènent à une IGM, un chiffre qui ne rime pas nécessairement avec liberté. En effet il y a plusieurs pressions sociales qui poussent les parents sceptiques à entreprendre ce choix : d’abord les handicaps coutent très cher à l’Etat et donc à la collectivité et ceux qui déciderait volontairement la naissance d’un enfant handicapé subissent une stigmatisation sociale, sans compter le risque que l’enfant handicapé exerce recours contre ses parents une fois adulte. En cas de résultats de DPN douteux, les échographistes conseilleront plutôt un IMG préventif, par crainte que les parents décident d’engager une action en justice dans le cas où l’enfant naitrait handicapé.
      
Le Conseil consultatif national d'éthique (CCNE) souligne, dans son avis handicaps congénitaux et préjudice du 29 mai 2001 qu’il existe bel et bien le risque que les parents et les médecins agissent sous la menace de poursuites judiciaires. « Cela risque d’aboutir à l’euthanasie de fœtus parfaitement viables et de déboucher sur une éradication progressive des handicapés : on ne serait pas loin de l’eugénisme. D’après la Le Groupe européen d'éthique il existe une menace d’eugénisme à partir du moment où l’on décide de sélectionner des caractéristiques données, comme le sexe ou autre, pour des raisons non médicales. Mais on pourrait revenir en amont de la question et se demander quels seraient les « bon » critères, s’il y en a, qui permettraient de juger à partir de quel seuil médical une vie est digne d’être vécue. Pensons au cas emblématique de Grégori Lemarchal, décédé de la mucoviscidose le 30 avril dernier. Le courage et l’exemple de combattivité qu’il a donné à tous les jeunes malades n’aurait-il pas été impossible si lui-même n’avait pas été atteint par la maladie ? Qui pourrait, à postériori, dire que son existence ne valait pas la peine d’’être vécue ? Ceci revient à se poser la question du rôle de la souffrance dans notre société : que serait-elle une société sans souffrance ou tout type de faiblesse est éliminé si possible ou refoulé honteusement ? Pendant des siècles la religion a été le garde-fou de ces questions : la souffrance du Christ crucifié représentant l’incarnation même du sens de la vie et de la mort dans une perspective spirituelle. L’identification avec les plus faibles, loin d’être une humiliation et un affaiblissement, était l’origine de la compassion, cet amour chrétien qui ne s’arrête pas devant les apparences. D’une culture où la souffrance avait son droit de cité en tant que source d’humilité et de compassion, nous glissons, en Occident, vers une culture qui bannit la souffrance et la faiblesse ou les déguise quand il est impossible de les éradiquer. Ainsi la nécessité du DPI paraît aujourd’hui une évidence et presque un gage de compassion envers cet être humain défaillant qui s’apprête à naitre. Mais derrière notre bonne volonté ne se cacherait-il pas plutôt notre égoïsme et notre lâcheté devant ce que nous ne pouvons pas comprendre ? Poignantes, à ce propos, les réflexions du scientifique  Jérôme Lejeune, père de la génétique moderne et découvreur de la Trisomie 21 :

"On entent dire : "les maladies génétiques coûtent chères. Si l'on excluait très tôt ces sujets, on ferait des économies énormes !". Il faut reconnaître que les maladies coûtent cher, en souffrance individuelle, comme en charge pour la société. Et je ne parle pas des souffrances des parents ! Mais ce prix, nous pouvons l'évaluer : c'est exactement celui qu'une société doit payer pour rester pleinement humaine".

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