Cellules souches : les pays de l’UE
La situation générale en Europe quant à la législation en matière de recherche sur les cellules souches est assez hétérogène : si un nombre important d’Etats membres n’ont pas encore décrété de loi spécifique (c’est le cas de nombreux pays de l’Est comme la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie, mais aussi l’Autriche, Luxemburg et l’Irlande) une minorité de pays européens sont très restrictifs (pensons à l’Italie ou l’Allemagne) alors que d’autres sont nettement plus permissifs, à l'instar du Royaume Uni ou de la Suède (cf. tableau) lequels vont jusqu’à autoriser la création d’embryons à des fins de recherche. Remarquons néanmoins qu’une grande majorité des Etats européens a adhéré à la Convention du Conseil européens des droits de l’Homme et de la biomédecine signée le 4 avril 1997 qui interdit le clonage humain ainsi que la production de embryons à des fins de recherche.
Le cas de l’Italie est emblématique de la difficulté et des conflits moraux qui peuvent être engendrés par les nouvelles possibilités de la science. Si, d’une part, les Italiens reconnaissent que la biomédecine représente un grand espoir pour la lutte contre des maladies génétiques graves (comme le diabète, le Parkinson, l’Alzheimer, l’ictus, etc.), d’autre part la religion et plus généralement les principes éthiques de la morale catholique interdisent toute instrumentalisation de la vie humaine, même à son stade le plus primitif ; l’embryon est en effet considéré un être humain à part entière et par conséquent bénéficiant de tous les droits civiques d’un adulte. La manipulation d’embryons est donc autorisée, moralement comme légalement, uniquement pour la procréation médicalement assistée.
La tradition historique et culturelle de l’Europe est hétérogène de par son histoire, et il serait illusoire de penser pouvoir trouver un consensus en matière d’éthique du jour au lendemain. Cependant, ce manque de projet législatif global jette une ombre de relativisme sur des questions éthique extrêmement délicates. Comment, en effet, empêcher à un citoyen allemand atteint par la maladie de Parkinson de se procurer des médicaments issus de la recherche sur les cellules souches dans un pays ayant une loi plus libérale, par exemple le Royaume Uni ?